En Belgique et en France, Google représente plus de 90% des parts de marché dans le monde des moteurs de recherche et écrase toute la concurrence sur son passage. La preuve : quand on demande à des internautes lambda quels sont les moteurs de recherche alternatifs, ils sont nombreux à ne pas savoir quoi répondre. Pourtant, à nos yeux, des moteurs de recherche comme Bing ou Qwant sont très intéressants et peuvent donner un autre aperçu pour une recherche quelconque que les résultats de Google, ce qui n'est pas négligeable.
On ne dira pas ici qu'on ne veut plus utiliser Google parce qu'il est en train de nous donner uniquement des résultats en not provided (même si cela ne nous enchante guère, il y a d'autres solutions comme on l'a lu ici ou là) ou parce que les mises à jour de ses algorithmes sont toujours plus pointues et touchent parfois des sites web tout à fait naturels (même si nous n'avons, jusqu'ici, pas encore été vraiment touché par ces mises à jour).
Aux Etats-Unis, Google détient un peu plus de 65% des parts de marché contre environ 18% pour Bing, 11% pour Yahoo et les miettes pour Ask et AOL (découvrez ces données complètes pour le mois de juillet 2013 ici). Cette prédominance de Google a poussé Mark Jackson, CEO de Vizion Interactive de publier un article sur Searchengingewatch en début de semaine où il se demande si Google sera un jour détrôné.
Des stratégies différentes
Dans sa keynote prononcée au Pubcon de Las Vegas, Matt Cutts a indiqué que Google se concentrait actuellement sur le deep learning, c'est-à-dire sur la volonté de comprendre en profondeur les intentions des internautes de manière à leur offrir des résultats plus pertinents (d'où la sortie de Google Hummingbird notamment).
D'un autre côté, un moteur de recherche tel que Bing est actuellement en train d'établir des partenariats avec différents médias sociaux (Twitter notamment) afin de recevoir des informations à partir de ces sources. Plutôt que d'interpréter les envies des internautes, Bing connait réellement les volontés de ceux-ci grâce aux données des médias sociaux.
L'avenir du mobile
Le mobile sera un enjeu extrêmement important dans les années qui viennent puisque les internautes surfent de plus en plus via tablette ou smartphone. D'ailleurs, toujours lors de sa keynote au Pubcon de Las Vegas, Matt Cutts a mis en avant l'importance de la convivialité des mobiles pour un bon classement dans les moteurs de recherche.
Un exemple démontre bien l'évolution du marché mobile : il y a deux ans, le trafic mobile de Youtube était estimé à 6%, il est monté l'année dernière à 25% et se chiffre cette année à 40%.
Dans le futur, si Bing continue à proposer des résultats de recherche plus personnalisés grâce à ses partenariats avec les médias sociaux, il se pourrait bien que bon nombre d'internautes se tournent vers ce moteur de recherche.
La réaction des internautes
Google est en train de prendre des risques dans le monde du search avec leurs importants changements comme celui consistant à sortir le mot clé principal d'un site internet ou la mise en place du Knowledge Graph. Avec ces nouveautés, les internautes pourront voir directement les informations dont ils ont besoin sur Google sans avoir besoin d'aller sur le site web en question.
Mais est-ce que ces changements vont passer facilement auprès des internautes et des propriétaires des sites web ? Ce n'est pas sûr et c'est pour cette raison que Mark Jackson insiste sur le fait que Google se trouve à une époque charnière et que cela passera ou cela cassera.
Pour Mark Jackson, la clé de la bataille entre Google et Bing se situe au niveau du mobile car c'est ce marché qui sera le plus important dans le futur. Il se pourrait donc bien que les habitudes des internautes changent en fonction du moteur qui gagnera la guerre du mobile.
Les choses évoluent vite dans le search
Il n'y a pas si longtemps, on se demandait encore qui parmi les moteurs de recherche que sont AOL, Yahoo, MSN, Lycos, AltaVista, HotBot ou Google allait bénéficier des plus grandes parts de marché. Les choses évoluent vite et un moteur de recherche peut rapidement disparaître s'il effectue les mauvais choix stratégiques.
Si Google a gagné la première bataille, c'était essentiellement parce qu'il s'agissait du meilleur moteur de recherche mais les choses sont différentes aujourd'hui puisque Bing et Google proposent des résultats assez similaires du point de vue de leur qualité.
Une chose est certaine : la compétition est certainement une très bonne chose pour nous, les internautes et cela ne ferait pas de mal que Google soit un peu plus concurrencé.