Est-ce que vous devriez vraiment rejeter tout conseil en matière de SEO mentionnant le terme « Link juice » ? Nous vous proposons un aperçu des origines de ce terme et les raisons pour lesquelles vous ne devriez peut-être pas totalement le rejeter.
John Mueller, grand fer de lance de chez Google, a déclaré, dans un rare moment d'agacement, que tout conseil en matière de référencement SEO mentionnant le « link juice » n'est pas digne de confiance. Alors, vrai ou pas vrai ?
Les avis divergent, et il est particulièrement compliqué de s'y retrouver.
D'ailleurs, après que Barry Schwartz (PDG de RustyBrick) se soit lancé dans le sujet sur LinkedIn, un débat animé s'est engagé. Même Rand Fishkin, fondateur de Moz et de SparkToro, est intervenu dans les commentaires en disant : « Peut-être que le link juice est réel après tout. Peut-être que vous devriez tous écrire davantage à ce sujet ! ». Faisons le point.
Le link juice et l'influence du SEO
Lorsqu'il s'en est pris au link juice, Mueller répondait à une question sur les liens sortants. Il a essentiellement ignoré la question initiale et a uniquement répondu à la mention indésirable du « link juice ».
Alors que Mueller est habituellement neutre dans son ton sur Twitter, cette fois, il a failli fulminer :
« Tout ce qui parle de « link juice » doit être ignoré. »
Ce n'est pas nouveau. Il ne fait que réitérer ce qu'il a déjà exprimé plus d'une fois dans le passé.
Voici d'ailleurs une citation similaire de son compte Twitter en 2020 :
« J'oublierais tout ce que vous avez lu sur le ‘link juice'. Il est très probable que tout soit obsolète, erroné et/ou trompeur. »
Alors, le link juice est-il un terme si détestable ? Est-il apparenté à la poudre de perlimpinpin que les praticiens marginaux du référencement SEO continuent d'offrir ? Prenons un peu de recul.
La poudre de perlimpinpin : un remède miracle dans le SEO
Ce n'est pas sans raison si le secteur du référencement naturel SEO a eu mauvaise réputation pendant de nombreuses années. La poudre de perlimpinpin (« Snake oil » en anglais) a été vendue de diverses manières et de nombreux sites web ont été lésés par des conseils ou des tactiques de référencement malavisés.
Le terme « snake oil » ou « poudre de perlimpinpin » – synonyme de promesses trompeuses et de remèdes miraculeux à toutes sortes de maladies – a souvent été assimilée au référencement.
Même en 2022, nous voyons beaucoup plus de #seohorrorstories transmises sur Twitter, et d'autres médias sociaux, que d'histoires de réussite inspirantes. Les experts en référencement eux-mêmes, et pas seulement les personnes extérieures, se concentrent d'ailleurs plutôt sur ces nouvelles négatives. Et non pas l'inverse.
Bien sûr, le secteur du SEO n'est pas le seul coupable de vendre de la poudre de perlimpinpin.
Au fil des années, de nombreuses personnes ont critiqué les pratiques de référencement non-éthiques. Aujourd'hui encore, il faut être très ferme sur le plan de l'éthique pour ne pas se laisser entraîner dans une spirale infernale de techniques de référencement douteuses. Chez Référenceur, votre agence spécialisée en SEO, nous recevons régulièrement par courrier des demandes de liens payants et autres offres similaires.
L'histoire du link juice
Lorsque Google a fait ses débuts sur le marché déjà encombré et désordonné des moteurs de recherche, il disposait d'un algorithme de classement révolutionnaire qui utilisait le « PageRank » pour déterminer l'autorité d'un site web. Le PageRank doit son nom au cofondateur de Google, Larry Page, et non à la « page web » elle-même.
Les spécialistes du référencement ont commencé à utiliser de nombreux termes argotiques différents pour désigner le PageRank – « Google juice » ou « Link juice » étant parmi les plus populaires.
Au cours des premières années qui ont suivi sa création, Google a obtenu d'assez bons résultats grâce au seul PageRank et n'a cessé d'accroître sa part de marché.
Les moteurs de recherche de la première génération comme AltaVista, Yahoo et Infoseek étaient alors facilement mis à mal en utilisant des techniques assez simples :
- le bourrage de mots-clés
- le texte caché
- les méta-balises trompeuses
Une fois que Google a atteint une taille suffisante pour dominer le marché, les praticiens du référencement SEO « non-éthiques » se sont alors principalement focalisés sur le fait de faire grossir artificiellement le nombre de liens entrants (backlinks) afin que Google les classe mieux.
Le PageRank est devenu de moins en moins une garantie de résultats de recherche de haute qualité, ce qui a conduit Google à ajouter progressivement d'autres signaux de classement à son algorithme.
Au fur et à mesure que l'abus du link juice se répandait, Google continuait à ajouter d'autres signaux de classement, des technologies sophistiquées comme l'IA (intelligence artificielle) et des concepts de qualité comme E-A-T (Expertise, Authority, Trust).
Mais comment traduire le link juice en français ?
Il est vrai que le terme link juice est spécifique et n'est pas souvent utilisé en français. Néanmoins, on pourrait le traduire par le « jus de lien » ou le « jus SEO ». Ce terme spécifique au SEO définit ce qu'on appelle communément la distribution des backlinks au sein d'une page web, ainsi que la bonne (ou mauvaise) réputation de ces liens. C'est alors la quantité et la qualité de ces mêmes backlinks qui déterminent la force du Link Juice.
Comment est-ce que le link juice fonctionne ?
Nous n'allons pas nous attarder à définir en profondeur le link juice comme d'autres l'ont fait avant nous. Un guide en anglais sur le sujet proposé par WooRank donne un aperçu rapide et vaut vraiment la peine d'être lu. Leurs illustrations sont d'ailleurs particulièrement explicites.
En théorie, l'autorité du site web lié est répartie plus ou moins également sur les pages auxquelles il renvoie.
Mais en réalité, le processus est bien plus complexe et la valeur du lien dépend de nombreux autres éléments dont :
- Le texte d'ancrage : mettre trop de mots-clés est excessif. Ne pas en mettre assez diminue la valeur.
- La position sur la page : les liens dans le pied de page comptent moins que les liens de contenu, par exemple.
- Le contexte sur le site et la page : un contexte non pertinent ou hors sujet offre moins de valeur.
- Les attributs supplémentaires : les attributs « HTML rel » tels que rel= « nofollow » dévalorisent les liens.
- Le nombre de liens : les listes de liens avec des dizaines de liens peuvent ne pas transmettre de valeur significative.
Est-ce que le contenu est le nouveau link juice ?
En 2019, Google a modifié ses arguments pour se concentrer sur un contenu de qualité. De l'extérieur, il semblerait que « le contenu soit le nouveau link juice » . Finalement, l'un des principaux documents SEO de Google, qui se concentrait en grande partie sur les liens, a été mis à jour pour couvrir principalement le contenu.
Pendant longtemps, les représentants de Google se sont méfiés de l'accent mis par l'industrie sur la création de liens. Au lieu de cela, ils soulignent la nécessité d'un contenu de qualité à chaque fois que la question est posée.
Maintenant, Google a tendance à trop mettre l'accent sur le contenu afin d'en rendre les gens plus conscients et à sous-représenter les liens afin que les référenceurs cessent d'être obsédés par eux.
Dans Google Search Essentials, la section « bonnes pratiques clés » mentionne le contenu six fois, y compris en haut, tandis que les liens ne sont mentionnés que trois fois.
Selon nous, il faut un peu nuancer tout cela et essayer de trouver un juste équilibre entre les deux. Les liens sont toujours très importants, mais leur impact diminuera avec le temps, tandis que le contenu ne cesse d'augmenter son importance.
Dès lors, est-ce que le link juice est bien réel ?
Bien que le terme familier de link juice semble vraiment douteux, le concept derrière lui (l'algorithme original de Google) est toujours valable et utilisé pour déterminer l'autorité ou la valeur au niveau du site web et de la page.
C'est une énorme simplification de l'algorithme Google, par rapport à ce qu'il est maintenant, qui garantit un classement approprié et moins sujet à la manipulation.
En fin de compte, vous devez toujours attirer des liens vers votre site web, sinon un autre contenu de qualité similaire vous surclassera dans les résultats de recherche organiques. Ainsi, bien que l'utilisation du terme link juice puisse sembler un peu dépassée, ce n'est pas encore totalement de la poudre de perlimpinpin.
Mais que disent les experts ?
Fishkin n'est pas le seul à parler de link juice.
Brian Lonsdale, co-fondateur de Smarter Digital Marketing Ltd, affirme :
« Si Google ne veut pas que vous fassiez quelque chose, cela signifie que cela fonctionne. »
Alors que Pierre Zarokian, PDG de Submit Express / Reputation Stars, a ajouté :
« Je ne tomberai pas dans le panneau. L'algorithme Google est basé sur le link juice depuis 1998. »
Quels termes devraient être utilisés à la place de link juice ?
Vous pouvez dire beaucoup de choses pour faire référence au link juice sans ressembler à un trafiquant de drogue dans une ruelle.
Jessica Levenson, responsable mondiale du SEO et de la stratégie numérique chez NetSuite et Oracle, est assez claire :
« Franchement, personne ne devrait utiliser ce terme. Les liens et leur objectif mis à part, c'est la pire expression de tous les temps. »
Que pouvez-vous dire d'autre à la place alors ? Certains des termes les plus professionnels incluent :
- Link authority (Lien d'autorité)
- Link value (Lien de valeur)
- Link equity (Lien d'équité)
Daniel Foley Carter, directeur chez Assertive, explique :
« J'appelle cela Link equity – indépendamment de ce que Google dit – quiconque a été dans l'industrie du référencement sait prendre des choses comme ça avec une grosse pincée de sel. »
Si c'est trop ennuyeux ou technocratique pour vous, vous pouvez suivre les conseils de Brent Payne :
« J'utilise ‘link tequila', c'est juste beaucoup plus amusant. Et j'adore la tequila. »
Link equity ne suffit pas
Lorsque vous utilisez un synonyme pour « Link juice », rappelez-vous que le concept est en voie de disparition et ne fonctionne pas tout seul comme au début.
En 2004, alors que l'on en était encore qu'au début du référencement, il était encore courant de classer des sites web vides.
Vous pouviez même faire en sorte que les pages de contenu minces se classent pour les mots-clés compétitifs uniquement en leur dirigeant le link juice. En 2022, c'est une rare exception, et encore.
Concentrez-vous sur la création d'un excellent contenu pour attirer d'excellents liens
Comme toujours, la vérité se trouve quelque part au milieu de tout cela. Alors que Google minimise les liens dans son algorithme et sa rhétorique publique, sa technologie repose encore dans une certaine mesure sur les liens.
Il est encore très difficile d'obtenir une visibilité de recherche organique sur Google uniquement par le biais du contenu. Mais une fois que ce contenu est approuvé par des liens provenant de sites d'autorité, la probabilité de gagner en visibilité sur les meilleures positions de Google augmente considérablement.
Alors, comment y arriver sans acheter de liens payants ou sans troller Google ?
Créez des « linkable assets » ou « actifs pouvant être liés »
Pendant de nombreuses années, les propriétaires de sites web ont voulu acheter des services de référencement au lieu de créer du contenu susceptible de générer des liens. Il n'est pas rare de perdre des clients potentiels lorsqu'on leur explique qu'il n'est pas possible de gonfler artificiellement le classement d'un site vide qui n'a que du matériel d'auto-promotion comme contenu.
Les ressources pouvant être liées sont tout type de ressources complètes, précieuses et uniques qui sont susceptibles d'être recommandées par d'autres éditeurs. Des guides détaillés, des résultats d'enquête uniques et des actualités en sont quelques exemples.
Attirez les liens naturellement
Une fois que vous avez publié du contenu qui mérite d'être lié, il vous suffit idéalement de vous asseoir et d'attendre que les gens remarquent et créent un lien vers vous.
Du moins en théorie. En pratique, vous serez très probablement négligé, à moins que vous n'ayez déjà un public établi.
Dans de tels cas, vous devez au moins mentionner les experts de votre contenu qui ont déjà un public. Ils peuvent vous aider à ouvrir le bal.
Conclusion
Vous l'aurez compris, nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos interrogations lorsque l'on parle du Link Juice. Il y a d'ailleurs une espèce de zone grise qui règne au-dessus de Google lorsque l'on parle du sujet. Alors, vous êtes plutôt « liens + contenu », « liens sans contenu » ou encore « contenu tout seul » ? Les solutions sont nombreuses ! Nous, chez Référenceur, nous misons sur un mélange de tout cela. Des liens de qualité avec du contenu pertinent.
Vous avez besoin de soutien pour créer du contenu et des liens de qualité ? Notre équipe de copywriters/experts en SEO, s'occupe de cela pour des dizaines de clients au quotidien !